Droit des successions suisse

Le droit des successions suisse est un cadre juridique très structuré et prévisible, ancré dans la tradition du droit civil, qui met l’accent sur la prévisibilité et la protection de la famille. Contrairement aux systèmes de common law qui privilégient la liberté testamentaire, le système suisse repose sur le principe de la “réserve héréditaire”. Cela garantit des parts solides et légalement protégées pour les membres de la famille proche. Par conséquent, la compréhension de ces règles impératives est la première étape essentielle pour toute planification successorale efficace.

Droit des successions suisse : Guide complet

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Le principe fondamental du droit des successions suisse : la réserve héréditaire

Le fondement du droit des successions suisse est le concept de la réserve héréditaire (`Pflichtteilsrecht`). Cela signifie que certains héritiers légaux ont droit à une “portion obligatoire” (`Pflichtteil`) de la succession, qui ne peut leur être retirée par testament. Ce principe garantit que les plus proches parents reçoivent une part prédéterminée des biens du défunt.

Héritiers protégés et leurs portions obligatoires (après la loi de 2023)

Le 1er janvier 2023, un changement important est entré en vigueur, modifiant les portions obligatoires et augmentant la liberté du testateur. Les héritiers protégés sont désormais :

  • Le conjoint ou partenaire enregistré survivant : Sa portion obligatoire est de **la moitié (1/2)** de sa part légale ab intestat.
  • Les descendants (enfants, petits-enfants) : Leur portion obligatoire est de **la moitié (1/2)** de leur part légale ab intestat.

Il est crucial de noter que la réforme a **supprimé la portion obligatoire pour les parents**. Un testateur sans conjoint ni enfant a désormais une liberté totale de disposer de l’ensemble de sa succession. Ce changement, détaillé dans le Code civil suisse officiel, marque une évolution significative.

Outils de planification et testaments en droit suisse

Une planification successorale efficace en droit suisse utilise deux instruments principaux. La partie de la succession non réservée aux héritiers protégés est la “quotité disponible” (`freie Quote`), qui peut être librement attribuée par ces outils.

Types de testaments et de pactes successoraux

  1. Le testament (`Testament`) : C’est un document unilatéral. Les trois types principaux sont le testament olographe (entièrement manuscrit), le testament public (rédigé par un notaire) et le testament oral (pour les urgences). Le testament public est la forme la plus sûre.
  2. Le pacte successoral (`Erbvertrag`) : C’est un outil puissant et unique du droit des successions suisse. Il s’agit d’un contrat contraignant entre le testateur et un ou plusieurs héritiers, passé devant notaire. Il peut être utilisé pour régler des prétentions à l’avance ou pour qu’un héritier renonce à ses droits.

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Comprendre les portions obligatoires et disponibles est central dans le droit des successions suisse, estampillé du logo Alzayat.

Le processus de succession pour les étrangers et les expatriés

Le droit suisse a des règles spécifiques pour les cas internationaux, ce qui rend indispensable l’avis d’un expert d’un cabinet versé en droit international privé. Ces règles déterminent la loi applicable à la succession d’un non-ressortissant suisse.

  • Le principe du “dernier domicile” : En règle générale, l’ensemble de la succession d’une personne ayant son dernier domicile en Suisse est soumis au droit suisse. C’est un principe courant dans les juridictions de droit civil, souvent discuté par des organismes comme la Conférence de La Haye de droit international privé.
  • Le droit de choisir la loi nationale (`Professio Juris`) : Un ressortissant étranger vivant en Suisse peut, par testament, choisir explicitement que sa succession soit régie par la loi de son pays de nationalité. C’est une option cruciale pour les citoyens de pays de common law.
  • Impôt sur les successions en Suisse : Une caractéristique clé est qu’il n’y a **pas d’impôt fédéral sur les successions**. Les impôts sont prélevés au niveau **cantonal (état)**, et les taux varient considérablement. Dans la plupart des cantons, les descendants directs et les conjoints sont exonérés, un détail confirmé par l’Administration fédérale des contributions.

Questions fréquemment posées (FAQ)

Puis-je déshériter mon enfant en Suisse ?

Non, vous ne pouvez pas complètement déshériter un enfant. Il est un “héritier protégé” et a droit à sa portion obligatoire, qui est la moitié de ce qu’il recevrait si vous décédiez sans testament. Votre liberté est limitée à la “quotité disponible” de votre succession.

Que se passe-t-il si je décède en Suisse sans testament ?

Si vous décédez sans testament (ab intestat), l’ensemble de votre succession sera distribué selon les règles légales du droit suisse. Les principaux bénéficiaires seront votre conjoint survivant ou partenaire enregistré et vos descendants, selon un barème légal fixe.

Mon testament d’un autre pays est-il valide en Suisse ?

Il peut être reconnu comme formellement valide. Cependant, ses dispositions *de fond* seront toujours soumises aux règles suisses de la réserve héréditaire, à moins que vous ne soyez un ressortissant étranger ayant explicitement choisi l’application de votre loi nationale. Naviguer dans ce domaine est un élément clé de la planification successorale internationale.