L’exécution des jugements étrangers en Égypte est une procédure juridique essentielle. Elle permet de rendre une décision de justice d’un autre pays juridiquement efficace sur le territoire égyptien. Une décision obtenue à l’étranger n’est pas appliquée automatiquement. Au lieu de cela, elle doit être domestiquée par une procédure spécifique définie par le droit égyptien. Chez Alzayat Cabinets d’avocats internationaux, nous sommes spécialisés dans ce domaine précis. Nous veillons à ce que nos clients puissent faire valoir leurs droits au-delà des frontières. Notre équipe navigue avec expertise dans le code juridique égyptien et ses obligations conventionnelles internationales.
Le Principe Fondamental de l’Exécution : Comprendre la Réciprocité
L’ensemble du cadre d’exécution des décisions de justice étrangères en Égypte repose sur le principe de réciprocité. Ce principe est un test fondamental de respect mutuel entre les systèmes judiciaires. En pratique, un tribunal égyptien n’ordonnera l’exécution d’un jugement étranger que si les tribunaux de ce pays étranger exécutaient un jugement égyptien similaire. Cette condition est non négociable. Les tribunaux peuvent établir son existence de trois manières principales :
- Traités Diplomatiques : C’est la méthode la plus directe. La réciprocité est clairement établie par des traités bilatéraux ou multilatéraux signés par l’Égypte. Des conventions internationales majeures, comme la Convention de La Haye de 2019 sur les Jugements, visent à créer un cadre uniforme pour cela.
- Réciprocité Législative : Cette forme existe si les lois nationales d’un pays étranger contiennent des articles spécifiques qui autorisent explicitement l’exécution des jugements provenant d’Égypte.
- Réciprocité Pratique ou de Fait : En l’absence de traité ou de loi, le demandeur doit prouver un historique cohérent. Le tribunal égyptien exigera la preuve que le tribunal étranger a, en pratique, déjà reconnu et exécuté des jugements des tribunaux égyptiens.
Le Cadre Juridique Égyptien pour l’Exécution des Jugements Étrangers
Les articles 296 à 301 du Code de procédure civile et commerciale égyptien régissent le processus d’exécution. Ces articles fournissent une liste de contrôle juridique. Un jugement étranger doit satisfaire à toutes les conditions de cette liste avant qu’un tribunal égyptien n’accorde un *exequatur* (une ordonnance d’exécution).
Les Conditions Obligatoires de l’Article 298
L’article 298 est au cœur de la question. Il détaille quatre conditions absolues qu’un jugement étranger doit remplir :
- Compétence Appropriée : Le tribunal étranger qui a rendu le jugement devait posséder une compétence valide selon les lois de son propre pays. Fait crucial, l’affaire ne devait pas relever de la compétence exclusive des tribunaux égyptiens (par exemple, une affaire concernant un bien immobilier situé en Égypte).
- Représentation Équitable (Procès Équitable) : La procédure judiciaire originale doit avoir été équitable. Le défendeur doit avoir reçu une convocation légale en bonne et due forme. Il doit également avoir eu une réelle opportunité de comparaître et de présenter une défense. Un jugement par défaut où le défendeur n’a jamais été correctement notifié échouera à ce test.
- Caractère Définitif du Jugement (Res Judicata) : Le jugement étranger doit être définitif. Cela signifie qu’il a l’autorité de la chose jugée (*res judicata*) et n’est plus susceptible d’un recours ordinaire en vertu des lois du pays où il a été rendu.
- Absence de Conflit avec l’Ordre Public Égyptien : Le jugement ne peut contredire une décision antérieure d’un tribunal égyptien. De plus, son contenu ou ses implications ne peuvent violer l’ordre public ou les bonnes mœurs de l’Égypte. Par exemple, un jugement accordant des dommages-intérêts punitifs (destinés à punir plutôt qu’à compenser) serait probablement considéré comme contraire à l’ordre public et donc non exécutoire.
Un Guide Pratique Étape par Étape du Processus d’Exécution
Naviguer dans l’exécution des jugements étrangers en Égypte implique un processus clair, mené par le tribunal :
- Évaluation Juridique : Notre première étape est une analyse approfondie du jugement étranger par rapport aux critères du Code de procédure civile égyptien. Nous confirmons son caractère définitif et évaluons le principe de réciprocité.
- Dépôt d’une Requête : Nous déposons une nouvelle requête auprès du Tribunal de première instance égyptien compétent. Cette requête demande formellement la délivrance d’un *exequatur*.
- Soumission des Preuves : Nous soumettons une copie certifiée conforme du jugement étranger et une traduction certifiée, ainsi que des preuves démontrant qu’il est définitif et que la réciprocité existe.
- Décision du Tribunal : Le tribunal examine l’affaire et les preuves. Si toutes les conditions sont remplies, il rendra son propre jugement ordonnant l’exécution de la décision étrangère en Égypte.

Le principe de réciprocité est la condition clé pour l’exécution des décisions de justice étrangères en Égypte.”
Focus Spécifique sur l’Exécution des Sentences Arbitrales Étrangères
L’article 299 applique ces règles aux sentences arbitrales étrangères, mais ce domaine est plus profondément influencé par le droit international. L’Égypte est un signataire clé de la Convention de New York de 1958. Ce traité crée une forte présomption en faveur de l’exécution des sentences arbitrales. La charge de la preuve est renversée sur le défendeur, qui doit prouver l’un des rares motifs limités pour lesquels la sentence ne devrait pas être exécutée. Cela rend l’exécution d’une sentence arbitrale beaucoup plus simple que celle d’un jugement de tribunal étranger.
Motifs de Contestation de l’Exécution des Jugements Étrangers en Égypte
Une partie peut se défendre contre l’exécution. Les principaux motifs de contestation reflètent directement les conditions de l’article 298. Un défendeur peut soutenir que le jugement ne devrait pas être exécuté parce que :
- Le principe de réciprocité n’existe pas avec le pays d’origine.
- Le tribunal d’origine n’avait pas la compétence appropriée.
- Le défendeur n’a pas été correctement convoqué ou n’a pas eu la chance de se défendre.
- Le jugement n’est pas encore définitif.
- La décision viole l’ordre public égyptien ou contredit un jugement égyptien antérieur.
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